Au début du XIXème siècle, à l’aube de la révolution industrielle, bris de machines, incendies et émeutes se multiplient dans les manufactures anglaises. Les Luddites s’opposent à l’introduction des premiers métiers mécaniques qui vont leur faire perdre leurs emplois mais aussi leur autonomie et les déqualifier. Ils passent du statut d’artisan à celui d’ouvrier. C’est leur mode de vie qui est en jeu. Cette histoire sera presque oubliée. Seule restera l’expression péjorative, mobilisée pour disqualifier toute forme d’opposition au déferlement technique forcément irrationelle et rétrograde. Plus récemment, à l’heure de la biométrie, du tout-numérique et des technologies du vivant, la référence au Luddisme a été invoquée pour rappeler que, contrairement aux idées reçues, il est possible d’arrêter le progrès.
Emission en direct le jeudi 3 mars à 19h sur Radio Panik, 105.4
Rediffusions le jeudi 17 mars à 19h et les mercredis 9 et 23 mars à 8h30.
Animation : Sébastien Denys et Sarah Fautré
Technique : Eric Bohnes
Un peu de lecture pour poursuivre la réflexion :
Cédric Biagini , Guillaume Carnino, Les luddites en France - Résistance à l’industrialisation et à l’informatisation, L’échappée, 2010.
Nicolas Chevassus-au-Louis, Les briseurs de machines : de Ned Ludd à José Bové, Seuil, 2006.
Face au monstre mécanique : une histoire des résistances à la technique, Ed. IMHO, 2009.
Kirkpatrick Sale, La révolte luddite : briseurs de machines à l’ère de l’industrialisation, traduit de l’américain par , et préf. Celia Izoard, L’Echappée, 2006.
Vincent Bourdeau, Francois Jarrige et Julien Vincent, Les Luddites. Bris de machine, économie politique et histoire, Maisons-Alfort, Éditions Ère, 2006,
Edward P. Thompson, La Formation de la Classe ouvrière anglaise, Paris. Gallimard, 1988 (1963).
Sur la toile :
Un site néo-luddite français : Pièces et Main d’Oeuvre