Sur la route d’une factrice au Canada...
Sur la route de Caroline, il y a des cartes postales, des lettres, des « comptes » (factures) et des chèques. Puis surtout des « circulaires » (publicités adressées) en veux-tu en voilà. Tout ça dans ses sacoches high-tech qu’elle porte sur les hanches 10 à 15 km par jour. Tous les jours. C’est son métier. Un métier qu’elle exerce depuis bientôt un an sur sa terre d’accueil : Montréal. Là, sur ses routes quotidiennes, elle croise des chevaux sauvages, des « client-e-s » sur leur galerie et des gars qui sont trop vieux pour être des mafiosi à Pompano Beach. C’est d’ailleurs ça qui lui permet de tenir parce que s’il n’y avait que l’argent… Mais là, exactement là, ce métier de factrice qu’elle n’aurait jamais pu faire en Belgique, l’ancre. Peut-être même que ça lui donne un futur. Au présent, c’est sa vie et ça prend tout son temps… « Parce qu’il faut des années pour choisir ta route, et encore, encore là, c’est pas sûr qu’elle soit belle ta route. Quand je dis belle, je veux dire facile, avec pas trop d’escaliers. »